Alors que la question du climat devient de plus en plus urgente, dans la vidéo « A la nôtre ! », le jeune Elias souhaite qu’on utilise moins de voitures pour limiter la pollution.
Devant des émissions automobiles qui ont légèrement augmenté ces dernières années, quelles sont les solutions à l’échelle individuelle et européenne pour inverser la tendance ?
En Europe, les transports sont responsables de 30 % des émissions totales de CO². Cela concerne le trafic routier en majeure partie, suivi de l’aérien, du maritime et du ferroviaire. Et sur les routes, ce ne sont pas les poids lourds qui polluent le plus, mais bien les véhicules particuliers, qui représentent les deux tiers du transport routier. Conséquence : on observe dans les villes françaises une hausse de 10 % des gaz à effet de serre dus aux véhicules, par rapport à la campagne. C’est pourquoi les politiques européennes poussent les fabricants à se tourner vers des moteurs plus propres.
Les véhicules neufs polluent aujourd’hui bien moins que par le passé. Pourtant, les émissions de CO² ont tendance à augmenter ces dernières années. Si la voiture électrique semble plus écolo, elle ne permet pour l’instant pas de réduire considérablement les émissions, sa fabrication et les sources d’énergie nécessaire à sa recharge étant encore très polluantes. Électrique ou pas, des solutions doivent être trouvées. A l’horizon 2030, les pays membres devront respecter l’objectif qu’ils se sont fixé ensemble d’atteindre à l’échelle du continent une baisse de 40 % des émissions de gaz à effet de serre. Un objectif qui sera revu à la hausse en septembre 2020. La commission consulte les experts en vue de proposer une baisse d’ici à 2030 de 50 à 55 % des émissions par rapport à 1990. Mais tous les États respecteront-ils ou réussiront-ils à atteindre cet objectif ?
Pour autant, les citoyens européens et leurs représentants dans les institutions ont encore les cartes en main pour limiter la pollution. Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) considère que pour réussir à maintenir la hausse des températures en dessous de 1,5°, il faut une neutralité carbone à l’horizon 2050. En gros, que la planète n’émette pas plus de CO² qu’elle ne peut naturellement en absorber. Constat que partage la Commission européenne, ainsi que certains États membres, dont la France et l’Allemagne.
Comment y arriver ?
Pour y arriver, les transports en commun et les alternatives propres telles que le vélo doivent être privilégiés, et l’Union européenne dispose d’outils pour cela. A travers des fonds comme le Fonds européen de développement régional (le Feder) ou des appels à projets ciblés, la Commission européenne peut financer des infrastructures ou des projets qui vont dans ce sens. La ville de Madrid a bénéficié de financements européens via le programme Civitas pour développer le réseau de pistes cyclables reliant le centre à la périphérie, ainsi que des parkings à vélo. Des vélos électriques ont également pu être mis en libre-service grâce à ce fonds.
Pour compléter les possibilités de déplacement en ville où la pollution par les voitures est la plus importante, les transports en commun sont indispensables. Le programme européen Urbact, financé par le Feder, étudie les solutions durables en termes de mobilité. La ville suédoise d’Umea a par exemple rejoint le réseau Urbact pour résoudre ces problèmes de trafic. Études, projections, groupes de travail sont à la tâche pour proposer une meilleure gestion des déplacements. Du côté de la frontière franco-suisse, le programme de coopération urbaine et rurale entre les régions européennes (Interreg) a co-financé un réseau de 100 aires de covoiturage le long de la frontière. Le covoiturage ou l’autopartage font partie des solutions qui contribueront à court et moyen terme à une baisse de l’utilisation des véhicules, et donc des émissions de CO².
Aussi innovantes que soient les solutions à long terme, les voitures tiendront encore une grande place dans nos sociétés dans les années à venir. C’est pourquoi le Parlement européen et le Conseil de l’UE ont adopté en avril 2019 un règlement pour réduire les émissions des véhicules légers et camionnettes neuves de 37,5 % d’ici à 2030. Ce qui oblige les constructeurs à produire des moteurs émettant moins de CO² à partir de janvier 2020. Le secteur doit par ailleurs s’attendre à de nouvelles normes, alors que la Commission européenne a annoncé réviser ses ambitions climatiques à la hausse avant la prochaine Cop 26 prévue début 2021.
Si les études sont entamées et des objectifs sont fixés, on peut toutefois souligner la lenteur d’exécution des projets face à l’urgence climatique. Pour prendre le problème à bras le corps sans plus attendre, les citoyens peuvent d’ores et déjà réduire l’utilisation de leurs véhicules personnels, notamment sur des trajets courts. En ville, la moitié des trajets effectués en voiture font moins d’un kilomètre ! Seulement 2 % des Français se déplacent quotidiennement à vélo. Aux Pays-bas, ce sont plus de 30 % des déplacements qui se font à vélo. En optant pour la marche ou le vélo pour ces petits trajets, la congestion et la pollution pourraient diminuer dans les villes de façon significative. De même, en attendant de meilleures solutions de transport en commun, comme des trains plus fréquents dans les campagnes, les Européens peuvent s’initier au covoiturage pour réduire leur empreinte carbone. Cette pratique économique et écologique ne concerne pour l’instant que 1,6 % des trajets longue distance. 44 % des conducteurs déclarent même ne pas envisager de le faire. Pourtant n’est-ce pas l’occasion de rencontrer d’autres Européens partageant les mêmes préoccupations pour le Vieux continent ?
Photo © Alexander-Popov_Unsplash
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Chaque sujet lancé par les participants en réponse à cette question et diffusé dans les vidéos de la série L’Europe c’est pas sorcier a fait l’objet d’un dossier qu’on vous livre ici. Vraiment intéressant !
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