L’actu du 3 mai 2019 /
Ce vendredi marque la journée internationale de la liberté de la presse : une bonne occasion d’interroger la situation des médias autour de nous. Notre continent fut le berceau du concept de liberté des médias mais aujourd’hui, en Europe, l’inquiétude grandie parmi les journalistes. Pluralisme et indépendance sont dangereusement menacés.
Journalistes en danger de mort
On trouve, à seulement quelques kilomètres de nos frontières hexagonales, les exemples les plus extrêmes des menaces à la liberté de la presse. En l’espace de quelques mois, l’UE a été le terrain des meurtres brutaux de journalistes d’investigation. Daphne Caruana Galizia à Malte et Jan Kuciak en Slovaquie par exemple. Ces derniers enquêtaient sur les
cas de corruption et notamment sur l’utilisation détournée de certains fonds européens.
Pressions politiques
Sans aller jusqu’à de telles atrocités, les journalistes se heurtent à de nombreux obstacles dans leur travail au quotidien. La pression politique est parfois très forte. C’est le cas en Roumanie ou en Lettonie par exemple. Même chose en Hongrie où les autorités mettent la pression sur les journalistes indépendants en développant et en finançant de puissants médias étatiques. Une poignée d’hommes proches du pouvoir en place contrôlent et détiennent plusieurs médias. L’Italie, la Hongrie ou la République tchèque sont fortement impactées par ce phénomène de concentration même si l’ensemble du continent est concerné.
Pressions économiques
Les journalistes doivent également faire face à de fortes pressions économiques et financières. Il faut être rentable à l’heure où les revenus de la publicité migrent toujours plus vers les plateformes en ligne. Les conditions de travail sont parfois très précaires. La grande précarité financière de nombreux journalistes les obligent à publier sans relâche. Une production d’articles à marche forcée qui peut nuire à la qualité de l’enquête.
Surveillance généralisée
Enfin la protection des sources est également menacée. En cause : les mesures de surveillance généralisée et la mise en place “d’états d’urgence” autorisant des procédures spéciales en contexte de menace terroriste. La France n’échappe pas aux critiques. Tout récemment, des journalistes du média Disclosed ont été convoqués par la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) suite à la révélation d’informations sur la vente d’armes françaises à l’Arabie Saoudite. Une enquête pour mise-en-danger du secret défense a été ouverte, le but pourrait être — entre autre — de retrouver les sources des journalistes.
Démocratie en danger
Toutes ces menaces ne sont pas simplement un danger pour la profession mais aussi plus généralement, pour nos démocraties.
Véritables “chiens de garde” les médias contribuent, partout en Europe, au bon fonctionnement de la démocratie en assurant le débat, la transparence, l’information, etc.
Ayant récemment légiféré sur la protection des lanceurs d’alerte, les institutions européennes commencent également à envisager une protection européenne des journalistes.
Des propositions ont déjà été mises sur la table par certains euro-députés : aides financières au journalisme d’investigation, protection physique des journalistes par une autorité européenne, évaluation annuelle du niveau de liberté de la presse dans chacun des Etats membres, etc.
Parallèlement, l’un des grands combat actuel de l’UE est la lutte contre la désinformation qui décrédibilise le journalisme. La Commission européenne a d’ailleurs lancé un grand plan pour améliorer la détection de la désinformation en coordonnant l’action de l’Union et des États membres et en mobilisant le secteur privé. Un exemple concret de l’engagement européen sur le sujet est la « task force East Stratcom”. Cette équipe de “veilleurs” financé par l’UE, a déjà mis en lumière plus de 4 500 exemples de désinformation provenant de Russie.
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