L’actu du 30 septembre 2020 /
La gestion des migrations dans l’Union européenne est souvent synonyme de constat d’échec. Ce 23 septembre, la Commission européenne a donc mis sur la table une nouvelle proposition pour réviser les règles actuelles d’accueil des migrants et redonner à l’Union un pouvoir d’action.
Jusqu’à aujourd’hui, une personne cherchant l’asile en Europe devait obligatoirement être accueillie par le pays via lequel elle était arrivée. Ce sont les règles dites de « Dublin III » qui datent de 2013. Or ces dernières années, le sud du continent (Italie, Grèce, etc.) a dû faire face à un afflux de réfugiés venant d’Afrique du Nord, sans avoir les moyens de leur assurer un accueil décent. Le pic migratoire de 2015 (1,8 million d’arrivées) a démontré aux yeux de tous l’inefficacité de la règlementation.
Depuis, l’Union a peiné à trouver une solution qui convainque les 27 États membres pour réformer ce fameux « Dublin III ». La solidarité entre États se fait au cas par cas et est insuffisante pour alléger la pression sur les côtes sud du continent. L’incendie du camp de Moria, sur l’île grecque de Lesbos début septembre, a rappelé combien les conditions d’accueil étaient désastreuses et combien il était nécessaire de réellement répartir les arrivées sur l’ensemble de l’UE.
Face à la pression de certains États membres (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Tchéquie…), la Commission européenne a renoncé, en 2016, à une première tentative de réforme des règles de 2013. Elle souhaitait alors demander à chaque pays d’accueillir obligatoirement un certain nombre de demandeurs d’asile sur son territoire, en cas de forte pression migratoire. Ce 23 septembre 2020, elle a donc présenté une proposition moins ambitieuse aux 27 : le mécanisme de solidarité obligatoire. Un État de l’UE devra choisir entre relocalisation des migrants sur son sol et aide au retour, ou un mix des deux. D’autres formes de soutien opérationnel aux pays du sud de l’Europe peuvent aussi entrer dans le cadre du mécanisme (construction de centres d’accueil, expertise, etc.). Contrairement aux règles actuelles, il serait donc désormais obligatoire d’agir, en cas de vague migratoire, pour alléger la pression sur les États européens en première ligne. Mais plus aucune répartition équilibrée sur l’ensemble du territoire n’est demandée par Bruxelles.
Cette proposition de « compromis » faite par la Commission a été critiquée par beaucoup — notamment les ONG — pour son manque d’ambition. Elle a pour objectif d’être le moyen de débloquer les négociations au Conseil de l’Union, qui représente les États membres et doit désormais — comme le Parlement européen, qui représente les citoyens — se saisir du texte pour le modifier, l’approuver ou le rejeter.
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