L’actu du 2 février 2024 /
A la surprise générale, le Hongrois Victor Orban qui bloque depuis de longue semaine ce versement massif d’aide à l’Ukraine a cédé, le 1er février dernier. Une fois l’accord des dirigeants des Vingt-Sept passé devant le Parlement, l’argent pourra être envoyé.
A l’été 2023, la Commission européenne proposait de rajouter un peu d’argent au pot. Elle estimait que l’enveloppe négociée pour sept ans en 2020 devait être adaptée au nouveau contexte international (relance économique post-covid, verdissement de l’industrie, soutien à l’Ukraine attaquée par la Russie, migration, etc).
Au total la Commission proposait d’ajouter 99 milliards d’euros aux 1 214 milliards déjà prévus dans l’enveloppe 2021-2027. Un montant que les Etats membres réunis au sein du Conseil ont souhaité revoir à la baisse. Certains d’entre-eux sont particulièrement frileux de verser autant d’argent à l’UE ou de voir l’Union emprunter sur les marchés financiers. Certains coups de rabots sont très importants : le fonds « Step » — imaginé un temps comme un fond pour doper l’économie verte de l’UE en réponse aux centaines de milliards de dollars versées par Washington à l’économie américaine — a bien diminué de volume. Il ne recevra que 1,5 milliard d’euros (contre 10 milliards proposés par la Commission), alloués seulement à la défense.
Si les Vingt-Sept étaient quasiment d’accord pour diminuer la taille de l’enveloppe, une ligne budgétaire coinçait : l’aide à l’Ukraine. Le dirigeant hongrois, Victor Orban, a décidé de bloquer mi-décembre toute décision de renflouer le budget européen pour montrer son scepticisme face à une dépense en particulier, celle destinée à l’Ukraine. Le premier ministre ne cache pas sa proximité avec le Russe Vladimir Poutine et ne rate pas une occasion de marquer son opposition avec « Bruxelles ». Il a donc fait échouer le sommet européen des 14-15 décembre en empêchant toute décision sur le budget. Une réunion extraordinaire des Vingt-Sept dirigeants s’est donc tenue le 1er février dernier pour tenter de trouver un compromis avec Victor Orban afin de débloquer l’aide à l’Ukraine et les autres lignes budgétaires. Après d’intense pourparlers la veille du sommet jusqu’à tard et le lendemain matin au petit-déjeuner entre le Hongrois et les dirigeants français, allemand ou encore italien, Victor Orban a fini par céder. OK pour débourser 50 milliards d’euros pour Kiev, d’ici à 2027. En échange, il a obtenu que se tienne chaque année un débat des Vingt-Sept en amont du versement de la somme annuelle destinée à l’Ukraine. Le blocage s’est donc levé rapidement dans la matinée du 1er février alors que beaucoup avaient prévus une longue nuit de tractations — comme le veut généralement la coutume à Bruxelles.
« C’est sans doute le sommet le plus court depuis longtemps », a plaisanté le chancelier allemand, Olaf Scholz, en quittant la capitale belge. La balle est maintenant dans le camp du Parlement. Les eurodéputés doivent encore valider d’ici la fin du mois de février l’accord trouvé par les Etats. Ensuite les premiers euros pourront être envoyés à Kiev « au plus tôt au début du mois de mars », explique un haut fonctionnaire européen.
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